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Mon frère, mon souffle...

A mon frère Thomas pour l'inspiration que tu m'as apporté...,

" Parce que cette nuit j'ai rêvé ta mort,

au petit matin, en te voyant un énorme frisson

inconnu s'est déposé sur mon corps et ressurgit 

chaque fois que j'y pense "

    Je ne vis que le malheur atour de moi. Une certaine froideur pourtant se dégageait comme si on avait cherché à cacher la vérité. Il était seul et accompagné à la fois, sur son lit d'hôpital. J'ignorais le nom de sa douleur, le nom de sa souffrance. Fixant ma mère un long moment, puis mon père, affaibli par l'évidence je cherchais une réponse sans n'avoir posé aucune question.

    Vêtu d'un petit pyjama blanc, il ressemblait à un patient ordinaire. Les gens ignoraient que ce petit ange reposait dans un sommeil éternel. Ma mère sanglotait intérieurement tandis que mon père pleurait dans le couloir, caché des regards, pour ne pas faillir à sa réputation d'insensible (peut on l'être quand il s'agit de son fils ?).

    Il n'a même pas eu le temps de connaître son assassin, ni de pouvoir lui pardonner, il est mort !

    "Il", c'est mon bébé, mon petit frère de huit ans et demi, condamné à achever ses jours sur ce lit propre et bien bordé.

    Lorsque nous perdons un parent nous sommes orphelins,mais que sommes nous lorsque nous perdons un frère ?

    Et un conducteur qui perd le contrôle de son véhicule parce qu'il est ivre mort et qui vous enlève l'envie de vivre, comment peut on appeler cela ?

une réponse existe, deux ans et demi qu'elle me hante jours et nuits, deux longues années qu'elle harcèle ma famille !

    Petit bébé, transcrire l'enfance comme une prose musicale qui émeut par sa beauté et sa délicatesse est devenue ma raison d'être. C'est aussi un hommage que je veux te rendre, petit enfant fragile, aux cheveux châtains, qui émerveillaient ma vie. Elle est maintenant ruinée. Cette complicité si solide qui nous alliait, le la poursuis grâce à ma plume, à travers des paroles d'amours et de reconnaissance.